À Syracuse, le Québécois Geoffrey Cantin-Arku rêve à la NFL

Publié le 10 décembre 2020

La dernière fois que Geoffrey Cantin-Arku a joué un match de football sans spectateurs, il devait avoir 9 ans.

Non, la dernière saison n’a pas été comme les autres pour le secondeur québécois en raison de la COVID-19, mais elle lui aura néanmoins permis de s’imposer comme un partant durant toute l’année au sein de l’unité défensive de l’Orange de Syracuse dans la NCAA.

« Je pense que ce que j’ai fait de mieux, c’est de progresser durant la saison. À chaque match, je m’améliorais et réussissais plus de jeux. J’ai été capable de provoquer des échappés (2), de réussir des sacs du quart (4) et d’inscrire un touché après avoir recouvré un échappé », résumait-il jeudi lors d’une visioconférence, mois d’une semaine après la conclusion de la saison de l’Orange, qui n’a signé qu’une victoire.

« Collectivement, on n’a pas vraiment eu la saison espérée, mais je suis tout de même content de ma saison parce que j’ai su conserver mon poste de partant. Je crois que j’ai réussi à me démarquer des autres partants et c’est ce que j’espérais faire à ma première année [dans ce rôle].

« Mon rêve, c’est de jouer dans la NFL et dès que tu embarques sur le terrain, il faut que tu montres quelque chose de bien ou que tu montres que tu es capable de progresser. [...] Je crois que j’ai bien fait cette année. Les gens connaissent maintenant mon numéro. »

Après une première saison passée essentiellement sur les unités spéciales en 2019, le joueur de 22 ans estime avoir éveillé l’intérêt des recruteurs de la NFL cette année.

« Premièrement, le fait que je sois un secondeur de 6 pi 4 po et 230 livres, c’est déjà très bon. Des secondeurs avec ce gabarit, il n’y en a pas beaucoup dans le pays. Je suis quelqu’un de très rapide pour ma shape et je pense que je prends de bonnes décisions. J’ai su faire des jeux qui aux yeux [des recruteurs] de la NFL sont très importants. »

Petit à petit, l’ancien des Élans du Cégep Garneau trace donc son chemin vers ce qu’il espère être la grande ligue.

« La NFL a toujours été mon rêve et même si la ligue a commencé à regarder de plus en plus au Québec et en Ontario, je jugeais que mes chances étaient meilleures si je jouais au sud de la frontière. C’était la meilleure option pour moi », a expliqué Cantin-Arku, qui n’aurait joué que pour le Rouge et Or de l’Université Laval s’il était demeuré au Québec.

À Syracuse, Cantin-Arku a eu l’opportunité d’évoluer cette année aux côtés de quatre autres Québécois : Matthew Bergeron (bloqueur partant), Patrick Davis (joueur de ligne offensive), Ben Labrosse (demi défensif) et Damien Alford (receveur éloigné). L’Orange est l’équipe de la NCAA comptant le plus de Québécois dans ses rangs.

Mieux que rien

Au fil de la dernière campagne, Cantin-Arku a pu se mesurer à ce que la NCAA avait de meilleur à offrir, notamment un affrontement contre les Tigers de Clemson et leur quart-arrière étoile Trevor Lawrence, de même qu’un duel contre les Fighting Irish de Notre-Dame dans leur légendaire stade de South Bend. Habituellement une équipe indépendante, l’Université Notre-Dame a joint les rangs de l’Atlantic Coast Conference (ACC), la ligue dans laquelle évolue l’Orange.

Non, la COVID-19 n’a pas tout gâché après tout.

« C’est sûr que ce n’était pas le football comme on le connaît, mais c’était mieux ça que de ne pas jouer du tout. »

Source : RDS.ca